Suprême Conseil pour l'Angleterre et le Pays de Galles

Publié le 3 mai 2025 à 17:16

Le Suprême Conseil des 33° pour l'Angleterre et le Pays de Galles est l'autorité gouvernante du Rite Ancien et Accepté dans ces juridictions. Composé de neuf Souverains Grands Inspecteurs Généraux (33°), il supervise les activités de l'Ordre, veille à son développement et consacre de nouveaux Chapitres.

Le Souverain Conseil entretient des relations fraternelles avec d'autres obédiences maçonniques, tant au niveau national qu'international. Il délègue la gestion des districts maçonniques à des Inspecteurs Généraux, tandis que les Chapitres locaux confèrent les degrés du 4° au 18°. Les hauts grades (au-delà du 18°) sont conférés directement par le Souverain Conseil lors de cérémonies spéciales.

 

 

 

Le Voyage

Nous accueillons les candidatures de Francs-Maçons remplissant les conditions suivantes :  
- Avoir été Maître Maçon depuis au moins six mois au moment de la Perfection(18°).  
- Être en règle avec les loges symboliques (Loges bleues) auxquelles ils appartiennent actuellement ou ont appartenu par le passé. 

Les membres intègrent l'Ordre au 18ème degré à travers la Cérémonie de Perfection, après avoir reçu les degrés intermédiaires (du 4ème au 17ème) sous une forme abrégée. À l'issue de cette cérémonie, ils sont créés Chevaliers du Pélican et de l'Aigle et intronisés Princes de l'Ordre de la Rose-Croix d’Heredom. Bien que les titres des différentes charges diffèrent de ceux d’une loge bleue (symbolique), le parcours vers la Chaire du Chapitre (appelée Souverain Très Sage) reste similaire. Presque toutes les parties du rituel peuvent être accomplies par n’importe quel membre du Chapitre, permettant ainsi à ceux qui apprécient les rituels de s’investir pleinement dès le début. Aucun membre n’est individuellement responsable des cérémonies.

Après avoir accompli le parcours du 18ème degré en participant à tous les éléments rituels de la Cérémonie de Perfection et après avoir intronisé leur successeur comme Souverain Très Sage, les membres deviennent éligibles à l’élection au 30ème degré. Après avoir reçu les degrés intermédiaires (du 19ème au 29ème) sous forme abrégée, ils accèdent immédiatement au 30ème degré, lors d’une cérémonie conférée intégralement et en personne par des membres du Suprême Conseil.

 

La Naissance de la Franc-Maçonnerie Moderne

Alors que les arcs gothiques, l'encens et les astrolabes du monde médiéval laissaient place aux stucs, aux livres imprimés et aux microscopes de l'époque moderne, l'âge de la foi fut supplanté par la soif des Lumières de percer les mécanismes de l'univers. Le déclin de l'autorité centralisée de l'Église provoqua de profonds changements sociétaux, y compris dans le système séculaire des confréries religieuses qui régissaient les métiers.

L'un des bouleversements les plus inattendus se produisit dans le domaine de la construction. Pendant des siècles, les chantiers étaient dirigés par des maîtres maçons, ces architectes-ingénieurs-géomètres qui concevaient et supervisaient l'édification des cathédrales et des châteaux-forts dominant le paysage. Dans leurs salles de dessin, ils traçaient les plans des blocs, des remplages et des ornements que les compagnons et apprentis sculptaient ensuite au ciseau. Leur savoir mêlait mathématiques, géométrie, sculpture et esthétique, enrichi par la Bible et les philosophies de Platon et d'Aristote. Ils transmettaient ce savoir à travers leurs guildes fermées, ou « mystères », avec leurs propres rites et traditions. Cette synthèse de savoir-faire technique et de sagesse philosophique se retrouve dans des textes comme le Poème Regius (époque de Chaucer), qui livre près de 800 vers sur l'art, la foi et la connaissance.

Des Loges Opératives aux Loges Spéculatives

Avec les Lumières, un gentleman se devait de maîtriser les nouvelles sciences expérimentales. Par un processus encore mal élucidé, ces hommes de la bonne société commencèrent à fréquenter les loges de tailleurs de pierre. Peu à peu, les anciens usages des maçons s’imprégnèrent des idées scientifiques et philosophiques de l’époque, donnant naissance à un forum intellectuel unique : la Franc-Maçonnerie spéculative.

Dès le XVIIe siècle, certaines loges ne comptaient plus aucun maçon opératif, mais seulement des gentlemen engagés dans des débats moraux et scientifiques. En 1717, lorsque les quatre principales loges londoniennes se réunirent à l’auberge Goose and Gridiron pour fonder la première Grande Loge, un vaste réseau maçonnique s’était déjà répandu à travers le pays.

L’Émergence des Hauts Grades et de l’Ancien et Accepté Rite

D’autres courants maçonniques apparurent, certains se présentant comme des alternatives, voire des rivaux. Parallèlement, des sociétés philosophiques non-maçonniques prospéraient, comme les Rosicruciens (héritiers de la sagesse hermétique) ou les Illuminati de Bavière (combattant l’obscurantisme). C’était l’âge des fraternités, alors que les Britanniques essaimaient à travers le monde, emportant la Maçonnerie avec eux.

Au milieu du XVIIIe siècle, des systèmes de Hauts Grades (influencés par des degrés dits « écossais », bien qu’ils n’aient aucun lien avec l’Écosse) se développèrent en Angleterre puis en Europe. Contrairement aux rites traditionnels centrés sur Hiram, Noé et l’Ancien Testament, ces grades puisaient dans le Nouveau Testament et l’univers médiéval. Dans un siècle marqué par les divisions politiques, certains Hauts Grades furent même associés aux Jacobites.

Pour organiser ces grades, une Constitution fut publiée en 1832, sous la devise Ordo ab Chao (« L’ordre naît du chaos »). Ce texte fondateur donna naissance à l’Ancien et Accepté Rite (AAR), gouverné par des Suprêmes Conseils. Le plus ancien, établi en 1801 à Charleston (Caroline du Sud), fut suivi par d’autres en Europe.

L’AAR en Angleterre et au Pays de Galles

L’AAR arriva à Londres en 1845, avec la création d’un Suprême Conseil pour l’Angleterre et le Pays de Galles, sous l’égide de la juridiction nord-américaine. Aujourd’hui basé à Piccadilly, ce Suprême Conseil supervise des Chapitres en Grande-Bretagne et à l’étranger. Bien que souvent appelé « Rose-Croix » (nom de l’un de ses grades), l’AAR englobe en réalité 33 degrés, formant un système maçonnique complet.

En Angleterre et au Pays de Galles, les trois degrés de la Maçonnerie de Métier (sous l’autorité de la United Grand Lodge of England) sont considérés comme équivalents aux trois premiers degrés de l’AAR. Les 30 degrés suivants offrent un voyage à travers des rituels et une philosophie d’une richesse exceptionnelle, mêlant symbolisme médiéval, chevaleresque et mystique.

Un Héritage Vivant

Pour ses membres, l’AAR incarne le ne plus ultra de la Maçonnerie, un héritage vibrant qui plonge ses racines dans le Moyen Âge tout en dialoguant avec les Lumières. Ses cérémonies, empreintes de la splendeur des cathédrales et des légendes chevaleresques, offrent une continuité unique avec les Hauts Grades du XVIIIe siècle.

Aux yeux de ses initiés, l’AAR demeure la Perfection de la Franc-Maçonnerie – une quête sans fin d’ordre, de sagesse et de lumière.

https://sc33.org.uk/

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