Rite Ecossais Ancien et Accepté
Le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) est l’un des systèmes maçonniques les plus pratiqués et respectés au monde. Fondé sur un ensemble de principes moraux, philosophiques et spirituels, ce rite est né de la volonté de créer une voie d'élévation spirituelle et d’unité fraternelle. Son histoire remonte à plusieurs siècles et témoigne d’une quête d'amélioration de soi et de sagesse universelle.
Origines et Développement
Les premières traces de ce qui allait devenir le Rite Écossais Ancien et Accepté apparaissent au XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, dans le contexte des loges maçonniques d'Écosse, d'Angleterre, et de France. Initialement, la franc-maçonnerie était principalement un groupe de compagnons bâtisseurs pratiquant des rituels symboliques, mais elle se transforma progressivement en une société philosophique et spirituelle.
Le XVIIIᵉ siècle fut marqué par des échanges intenses entre les loges maçonniques d'Europe et des colonies américaines, où les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité prenaient une ampleur croissante. En 1801, aux États-Unis, le premier Suprême Conseil du Rite Écossais fut fondé à Charleston, en Caroline du Sud, établissant un système structuré de 33 degrés. Cet événement est considéré comme le point de départ officiel du Rite Écossais Ancien et Accepté dans sa forme moderne.
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté, une tradition maçonnique riche en histoire et en enseignements. Plongez dans les racines de cette pratique emblématique et découvrez ses valeurs fondamentales.
Expansion en France et en Europe
Le Rite Écossais Ancien et Accepté prit une importance particulière en France, où il fut introduit peu après la fondation du premier Suprême Conseil aux États-Unis. En 1804, le Suprême Conseil de France fut créé à Paris, devenant le centre névralgique du Rite Écossais en Europe. Les loges françaises adoptèrent rapidement ce rite, attirées par sa richesse symbolique, ses enseignements philosophiques et son engagement envers des valeurs d'égalité, de liberté de pensée et de fraternité.
Les 33 degrés du rite proposaient aux membres une progression initiatique structurée et profonde, permettant à chaque franc-maçon de se perfectionner tout en respectant les valeurs universelles de la franc-maçonnerie. Avec le temps, le Rite Écossais Ancien et Accepté se propagea dans toute l'Europe et devint l’un des systèmes maçonniques les plus pratiqués.
Le Rite Écossais Ancien et Accepté en Afrique
Le Suprême Conseil Écossais de France, District d'Afrique incarne l’expansion de ce rite en Afrique, un continent riche de diversité culturelle et spirituelle. L’introduction du Rite Écossais en Afrique a permis de promouvoir des valeurs de justice, de paix et de solidarité dans un cadre qui respecte les traditions locales.
Les loges africaines se sont engagées à respecter les idéaux du Rite Écossais tout en s'adaptant aux besoins et aux particularités culturelles de leurs communautés. Le District d’Afrique continue de promouvoir l’unité et la fraternité en Afrique, inspiré par les enseignements du rite et en œuvrant pour le développement moral et social de ses membres.
A l’origine, le REAA est un système de hauts grades (ce qu’il est resté dans les pays anglo-saxons) et non pas un rite de loges bleues ou symboliques. C’est le Suprême Conseil de la Juridiction Sud à Charleston qui, en 1801, a institutionnalisé les grades du 4eme au 33eme degré, et le REAA s’est largement développé aux Etats-Unis, notamment sous l’impulsion d’Albert Pike, et ailleurs, au point de devenir le rite le plus pratiqué au monde.
Étienne Morin et son rite en 25 degrés
Un négociant français nommé Étienne Morin, qui avait été reçu dans la franc-maçonnerie des hauts grades depuis 1744, fonda une « Loge écossaise » au Cap Français, au nord de la colonie de Saint-Domingue. Le 27 août 1761, à Paris, Morin reçut une patente signée des officiers de la Grande Loge le nommant « Grand Inspecteur pour toutes les parties du Monde ». Des copies plus tardives de cette patente, qui ne visait probablement à l'origine que les loges symboliques, semblent avoir été embellies, peut-être par Morin lui-même, afin de mieux assurer sa prééminence sur les loges de hauts grades des Antilles.
Morin pratiquait un rite nommé « Rite du royal secret » en 25 degrés dont le plus haut se nommait « Sublime Prince du Royal Secret » et qui découlait peut-être lui-même du rite pratiqué à Paris par le « Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident »5.
Morin retourne à Saint Domingue en 1762 ou 1763 et, grâce à sa patente, constitue progressivement des loges de tous grades à travers les Antilles et l'Amérique du Nord. Il crée en particulier en 1770 un « Grand Chapitre » de son rite à Kingston, Jamaïque, où il meurt en 1771
Henry Andrew Francken et ses manuscrits
Manuscrit d'Henry Andrew Francken titré « À la Gloire du Grand Architecte de l'Univers ».
L'homme qui aida le plus Morin à diffuser son rite dans le Nouveau Monde fut un Hollandais naturalisé anglais nommé Henry Andrew Francken. Morin le nomma Député Grand Inspecteur Général dès son retour aux Antilles. Francken travaille en étroite collaboration avec lui et, en 1771, rédige un manuscrit contenant les rituels du 15e au 25e degré. Il rédige au moins deux autres manuscrits, le premier en 1783 et le second vers 1786, qui contiennent tous les degrés du 4e au 25e.
Une loge « Parfaits d'Écosse » fut créée le 12 avril 1764 à la Nouvelle Orléans. Ce fut le premier atelier de hauts grades sur le continent nord-américain. Son existence fut brève car le Traité de Paris avait cédé en 1763 la Nouvelle Orléans à l'Espagne catholique et hostile à la franc-maçonnerie : toute activité maçonnique semble cesser à la Nouvelle Orléans jusque dans les années 17906.
Francken s'installe à New York en 1767 où il reçoit une patente, datée du 26 décembre 1767, pour la formation d'une loge de Perfection à Albany, ce qui lui permet de conférer les degrés de perfection (du 4e au 14e) pour la première fois dans les treize colonies britanniques. Cette patente ainsi que les minutes des premiers travaux de cette loge sont actuellement dans les archives du Suprême Conseil de la Juridiction Nord des États-Unis.
Pendant son séjour à New York, Francken communique aussi ces degrés à un homme d'affaires, Moses Michael Hays, qu'il nomme Inspecteur Général Adjoint (DIG: Deputy Inspector General). En 1781, Hays nomme à son tour huit autres Inspecteurs Généraux Adjoints, dont quatre jouèrent plus tard un rôle notable dans la fondation du Rite écossais ancien et accepté en Caroline du Sud :
- Isaac Da Costa Sr., D.I.G. for South Carolina
- Abraham Forst, D.I.G. for Virginia
- Joseph M. Myers, D.I.G. for Maryland
- Barend M. Spitzer, D.I.G. for Georgia
Da Costa retourna en février 1783 à Charleston, Caroline du Sud, et y établit une « Sublime Grande Loge de Perfection ». À sa mort, en novembre 1783, Hays nomma Myers son successeur. Rejoint par Forst et Spitzer, Myers créa huit degrés supplémentaires à Charleston.
Naissance du Rite écossais ancien et accepté
Bien que les trente-trois degrés aient été ainsi déjà créés, le Rite écossais ancien et accepté ne fut constitué qu'avec la fondation du premier Suprême Conseil, le Suprême Conseil de la Juridiction Sud à Charleston, en mai 1801, sous l'impulsion de John Mitchell et Frederic Dalcho.
C'est avec des patentes de ce premier Suprême Conseil que furent progressivement constitués tous les autres Suprêmes Conseils du monde, comme :
- le Suprême Conseil du 33e degré en France (nom exact de l'organisme à l'époque), en 1804.
- le Suprême Conseil de la Juridiction Nord des États-Unis, en 1813.
- le Suprême Conseil d'Angleterre et du Pays de Galles, en 1845.
Le Rite écossais ancien et accepté est apparu en France grâce au frère Grasse-Tilly en 1804, alors qu'il revenait des « Isles d'Amérique ». Il fonda le premier Suprême Conseil en France8 cette même année.
Un traité d'union en décembre 1804 est signé entre le Grand Orient de France et le Suprême Conseil du 33e degré en France. Il est dit que « Le Grand Orient unit à lui » le Suprême Conseil de France. L'accord fut dans les faits appliqué jusqu'en 1814. Grâce à ce traité, le Grand Orient de France s'approprie le Rite écossais ancien et accepté.
De 1805 à 1814 le Grand Orient de France administre les 18 premiers degrés du rite, laissant au Suprême Conseil de France le soin d'administrer les 15 autres, du 19e au 33e.
En 1815 cinq des dirigeants du Suprême Conseil fondent au Grand Orient de France le Suprême Conseil des Rites. Le premier Suprême Conseil en France tombe en sommeil de 1815 à 1821.
Le Suprême Conseil des Isles d'Amérique (fondé en 1802 par Grasse-Tilly, réveillé par Delahogue vers 1810) réveilla en 1821 le Suprême Conseil pour le 33e degré en France et ils fusionnèrent en une seule organisation : Le Suprême Conseil de France. Il s'érige en puissance maçonnique indépendante et souveraine. Il crée des loges symboliques (celles qui sont composées des trois premiers degrés et qui se fédèrent normalement au sein d'une Grande Loge ou d'un Grand Orient).
Les 33 Degrés du Rite : Un Parcours Initiatique Unique
Le Rite Écossais Ancien et Accepté est structuré en 33 degrés, chacun représentant une étape de l'évolution spirituelle et morale de l’initié. Ces degrés couvrent des aspects variés de l’éthique, de la philosophie et de la sagesse, invitant chaque membre à se perfectionner et à devenir un guide éclairé pour sa communauté.
Les degrés du Rite Écossais vont au-delà des simples leçons morales. Ils explorent des concepts profonds tels que la justice, la vérité, le sacrifice et la compassion, permettant aux initiés de développer un sens accru de responsabilité et de service envers les autres.
Héritage et Modernité
Aujourd’hui, le Rite Écossais Ancien et Accepté reste l’un des rites maçonniques les plus respectés et les plus pratiqués dans le monde, reconnu pour sa profondeur spirituelle et sa capacité à s’adapter aux évolutions de la société. Le Suprême Conseil Écossais de France, District d'Afrique perpétue cet héritage en offrant aux loges africaines un cadre de développement moral et social basé sur des principes universels.
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Le Suprême Conseil Écossais de France, District d'Afrique, incarne le chemin initiatique du Rite Écossais Ancien et Accepté, un système de 33 degrés qui guide les membres dans une progression spirituelle et morale, leur permettant de se développer intérieurement et de s’engager pour le bien de la société.
La Structure des Degrés : Un Voyage Initiatique
Les 33 degrés du Rite Écossais sont structurés en différentes étapes, chacune avec des symboles, des leçons et des rituels particuliers :
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Les Degrés Symboliques (1ᵉʳ au 3ᵉ degré) – Ces trois premiers degrés, parfois appelés les "degrés bleus", introduisent l'initié aux bases de la franc-maçonnerie, avec des enseignements fondamentaux sur l'honnêteté, le respect, et la fraternité.
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Les Degrés de Perfection (4ᵉ au 14ᵉ degré) – Ces degrés approfondissent la compréhension symbolique et morale de l'initié. Ils portent sur des concepts de perfectionnement personnel, d’intégrité, et d’engagement envers les idéaux maçonniques. Ces degrés explorent des questions éthiques et philosophiques, renforçant la recherche de la vérité et la maîtrise de soi.
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Les Degrés Capitaux ou Philosophiques (15ᵉ au 18ᵉ degré) – Ces degrés guident l'initié dans la compréhension des liens entre spiritualité et philosophie. Ils traitent des notions de rédemption, de courage et d'amour fraternel, et soulignent la responsabilité des membres envers la justice et l'équité.
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Les Degrés Sublimes (19ᵉ au 30ᵉ degré) – Considérés comme des degrés supérieurs, ils approfondissent la quête spirituelle et la connexion de l'initié avec des idéaux transcendants. L'accent est mis sur le développement personnel, la force intérieure et la sagesse dans le service de la communauté.
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Les Degrés de Souveraineté (31ᵉ au 33ᵉ degré) – Les degrés les plus élevés, où le membre atteint un niveau de maîtrise et de souveraineté symboliques. Ils représentent l’accomplissement de l’engagement maçonnique et l’union de l’individu avec les principes universels du Rite Écossais. Le 33ᵉ degré, particulièrement, est un honneur conféré en reconnaissance d’un engagement exceptionnel et d'une dévotion au service de l’humanité.
Enseignements Fondamentaux : Philosophie et Symbolisme
Les enseignements du Rite Écossais sont imprégnés de symboles anciens et de leçons morales, qui inspirent l'initié à se connaître, à comprendre ses responsabilités envers les autres et à atteindre une sagesse universelle. Les rituels des différents degrés sont des moments privilégiés d’apprentissage, permettant au membre de progresser dans sa compréhension de la vie et de son rôle dans le monde.
Valeurs et Engagement : Une Transformation pour le Bien Commun
Le Rite Écossais encourage ses membres à appliquer ces valeurs dans leur vie quotidienne. Ces enseignements les incitent à devenir des acteurs positifs dans leur communauté, à servir la justice et à cultiver la bienveillance envers autrui. Chaque degré marque une étape vers une compréhension plus profonde de l'humanité, une meilleure maîtrise de soi, et une volonté accrue de servir et d'améliorer la société.
En rejoignant le Suprême Conseil Écossais de France, District d'Afrique, les initiés participent non seulement à leur propre croissance spirituelle, mais deviennent également les porteurs de ces valeurs universelles, œuvrant ensemble pour un monde plus éclairé et plus fraternel.
Loge de Perfection
4e
5e
6e
7e
8e
9e
10e
12e
13e
14e
Chapitre Rose-Croix
15e
16e
17e
18e
Conseil de Kadosh
19e
20e
21e
22e
23e
24e
25e
26e
27e
28e
29e
30e